Amélie Innocente est une jeune artiste bordelaise, influencée par la culture visuelle populaire et qui officie plus précisément au sein des cultures musicales underground (stoner, punk, hardcore, metal). Entre humour noir, images gores et psychédéliques, elle s’inspire notamment des grandes icônes de l’histoire de l’art, tout en alliant la vivacité et l’intelligence des images hindouistes. Si elle empreinte ses couleurs à l’orient, son trait et son dessin sont purement occidentaux: le pop art, le surréalisme,le mouvement de l’Art Nouveau, l’univers de l’illustration et de la bande dessinée tout comme celui des tatouages caractérisent ses recherches esthétiques. Son pseudonyme « Yenceladd » est la contraction de trois éléments ( Yen / Encelade/Aladdin) qui définissent sa philosophie artistique et se pose comme une analogie de son univers pictural décalé.

Le préfixe « Yen » est utilisé en référence à un peintre asiatique de la dynastie Tang:Yen Li-Pen; et montre l’attachement d’Amélie pour l’art oriental et plus précisément la peinture. Cet artiste, outre le fait qu’il fut un grand peintre de son époque, est connu pour sa célèbre phrase, qu’il dit à son fils: « Maintenant, je ne suis connu que pour mes talents de peintre, et je finis par servir comme un serviteur. C'est honteux. N'apprends pas ce métier », et qui caractérise ainsi la difficulté d’oeuvrer dans le domaine de l‘Art.

Le coeur du pseudonyme d’Amélie Innocente est incarné par le nom d’un géant de la mythologie antique ayant participé à la grande bataille contre les Dieux de l’Olympe: la Gigantomachie. « Encelade », qui perdit la bataille et fut enseveli sous un volcan, personnifie donc, pour notre artiste, la lutte que chacun doit mener pour exister; quelque soit l’issue de ce combat.

Le suffixe « Add » vient du conte perse « Aladdin ». Ainsi, Amélie Innocente place son travail dans un monde imaginaire ou se disputeraient contes et croyances. Plusieurs versions du conte des milles et une nuit existent. Le conte nous raconte qu’Aladdin se met à travailler pour un magicien qui lui demande d’aller chercher une lampe merveilleuse dans une grotte sombre. Aladdin va lutter pour garder la lampe, non pour soi, mais pour le bien des autres. L’une des versions prétend qu’Aladdin réussit à vaincre son maître magicien, à maîtriser les pouvoirs de la lampe et devient riche, tandis que l’autre version prétend qu’il perd tout.

« Est riche celui qui maîtrise le pouvoir mystique des images, et qui réussit à se défaire de la réalité pour développer son imagination », tel est l’idéal que souhaiterait atteindre Yenceladd qui incarne l’univers des dessins et des peintures d’Amélie Innocente.

 

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